ETIENNE BOSSUT
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Bossut
Lieu d’exposition : office du tourisme, place du
foiral
Œuvre présentée :Chaque matin, 2005
Présentation
de l'artiste
Depuis
plus de vingt cinq ans, Etienne Bossut moule des
objets dans de la résine polyester. Il a appris le
métier dans une petite entreprise, avant de rejoindre
l’école des beaux-arts, poussé par le désir de créer.
Mouler, copier, décalquer lui apparaissent comme une
possibilité de s’exprimer. Le moulage, dans la pure
tradition de la sculpture associée à la matière
plastique que l’on peut pratiquer chez soi, sera dès
lors sa marque de fabrique. Son répertoire de formes
navigue entre objets quotidiens, industriels, ou
naturels, « du déjà moulé » à
« l’inmoulable », qu’il requalifieen transformant leur matériau d’origine
et leur couleur, toujours vive, façon pop, et teintée
dans la masse. Cette collection explore la réalité et
questionne ouvertement la production et l’abondance
d’objets en série dans la société industrielle.
A
l’inverse du ready-made, ce n’est pas l’objet qui
ressemble à une oeuvre d’art mais l’œuvre d’art qui
ressemble à un objet. A la sacralisation de l’œuvre,
Etienne Bossut préfère la fonctionnalité et le rapport
physique à celle-ci (que ce soit dans la fabrication
ou dans l’implication des spectateurs). Doubles
paradoxaux d’objets déjà moulés, ces chaises ou
fauteuils sont uniques. Si la vérité est trompeuse, le
public attentif remarquera les traces du moule, et
donc du travail préalable. Et quoi qu’il en soit, à
leur contact, il sera intrigué par une texture et une
densité inhabituelles.
« Collier, consiste
en un moulage d’une forme de pneu posée sur le moulage
d’un étui de violoncelle qui s’apparente alors à une
forme anthropomorphe avec des courbes féminines. Comme
si le pneu/collier venait orner le cou de la
femme/violoncelle, et créer avec des objets issus du
quotidien une métaphore de la coquetterie féminine
"alors que Chaque
matin enjambant les faux, une paire de bottes
ordinaires se multiplient et s’ajoutent jour après
jour, pour devenir une paire de bottes de sept
lieux s’élevant vers le ciel ».
Perversité
d’une
figure qui se livre d’abord pour ce qu’elle n’est pas
vraiment. Stratégie de proximité qui permet de
restituer à l’objet son statut d’origine, arraché au
quotidien, de dépasser la marchandise, au prix d’une
dissolution de l’intelligibilité. Par le jeu de la
différence et de la répétition, d’un glissement
subtil, l’artiste pousse à l’extrême la contradiction
du monde des simulacres, contestant à la fois le
modèle et la copie. Etienne Bossut ne résonne pas en
terme d’objet mais en terme d’image, obtenue par
duplication. « Images de dernière
minute » que l’on retrouve dans l’agencement
aléatoire des vingt neuf fauteuils, comme ceux
abandonnés par petits groupes en fin de journée dans
les jardins publics.
Réaliste
et
conceptuelle, cette œuvre oscille entre le vrai et le
faux, la trace et la masse, le vieux et le neuf, la
veille et le lendemain, et dément toute identité
définie. Avec ironie, elle se dissout dans son propre
simulacre et pointe en creux le rapport entre pensée
et réel.
Céline
Mélissent
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