La M'stra de Mende du 24 mars au 9 avril premier lèche-vitrine d'art contemporain
      
                
 du 24 mars
 au
 9 avril 2012



   

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ETIENNE BOSSUT

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Bossut


Lieu d’exposition : office du tourisme, place du foiral
Œuvre présentée :Chaque matin, 2005

Présentation de l'artiste
Depuis plus de vingt cinq ans, Etienne Bossut moule des objets dans de la résine polyester. Il a appris le métier dans une petite entreprise, avant de rejoindre l’école des beaux-arts, poussé par le désir de créer. Mouler, copier, décalquer lui apparaissent comme une possibilité de s’exprimer. Le moulage, dans la pure tradition de la sculpture associée à la matière plastique que l’on peut pratiquer chez soi, sera dès lors sa marque de fabrique. Son répertoire de formes navigue entre objets quotidiens, industriels, ou naturels, « du déjà moulé » à « l’inmoulable », qu’il requalifieCollieren transformant leur matériau d’origine et leur couleur, toujours vive, façon pop, et teintée dans la masse. Cette collection explore la réalité et questionne ouvertement la production et l’abondance d’objets en série dans la société industrielle.
A l’inverse du ready-made, ce n’est pas l’objet qui ressemble à une oeuvre d’art mais l’œuvre d’art qui ressemble à un objet. A la sacralisation de l’œuvre, Etienne Bossut préfère la fonctionnalité et le rapport physique à celle-ci (que ce soit dans la fabrication ou dans l’implication des spectateurs). Doubles paradoxaux d’objets déjà moulés, ces chaises ou fauteuils sont uniques. Si la vérité est trompeuse, le public attentif remarquera les traces du moule, et donc du travail préalable. Et quoi qu’il en soit, à leur contact, il sera intrigué par une texture et une densité inhabituelles.
« Collier, consiste en un moulage d’une forme de pneu posée sur le moulage d’un étui de violoncelle qui s’apparente alors à une forme anthropomorphe avec des courbes féminines. Comme si le pneu/collier venait orner le cou de la femme/violoncelle, et créer avec des objets issus du quotidien une métaphore de la coquetterie féminine "alors que Chaque matin enjambant les faux, une paire de bottes ordinaires se multiplient et s’ajoutent jour après jour, pour devenir une paire de bottes de sept lieux s’élevant vers le ciel ».
Perversité d’une figure qui se livre d’abord pour ce qu’elle n’est pas vraiment. Stratégie de proximité qui permet de restituer à l’objet son statut d’origine, arraché au quotidien, de dépasser la marchandise, au prix d’une dissolution de l’intelligibilité. Par le jeu de la différence et de la répétition, d’un glissement subtil, l’artiste pousse à l’extrême la contradiction du monde des simulacres, contestant à la fois le modèle et la copie. Etienne Bossut ne résonne pas en terme d’objet mais en terme d’image, obtenue par duplication. « Images de dernière minute » que l’on retrouve dans l’agencement aléatoire des vingt neuf fauteuils, comme ceux abandonnés par petits groupes en fin de journée dans les jardins publics.
Réaliste et conceptuelle, cette œuvre oscille entre le vrai et le faux, la trace et la masse, le vieux et le neuf, la veille et le lendemain, et dément toute identité définie. Avec ironie, elle se dissout dans son propre simulacre et pointe en creux le rapport entre pensée et réel.
Céline Mélissent


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